Le rapport de la Commission d’enquête valide les observations du CAIRN.
mercredi 31 mars 2010
Nous reproduisons ci-dessous le contenu des informations, commentaires et propositions que le CAIRN a exposés à l’occasion d’un point presse le 31 mars 2010, après avoir pris le temps de lire le rapport des commissaires-enquêteurs. Version imprimable à télécharger ci-contre.
La lecture du rapport complet (167 pages) permet de se convaincre que les commissaires enquêteurs ont été attentifs à l’ensemble des avis, favorables ou défavorables, exprimés pendant l’enquête publique.
Ils les ont recensés, ont recoupé les remarques du public (habitants, associations, entreprises publiques ou privées) avec les documents, ont demandé des précisions au Conseil général, et ont élaboré honnêtement leur synthèse et leur avis. Il s’agit d’un travail professionnel et rigoureux, pas d’un coup de tête d’ « ayatollahs anti-voiture ».
Les conclusions de la Commission d’enquête sont basées sur des éléments dont certains sont connus depuis 2007 : les commissaires-enquêteurs ont d’ailleurs regretté dans leur rapport que lors de la « consultation citoyenne » de juin 2007, l’association des termes « rocade et réduction des bouchons » aie pu susciter une adhésion infondée du public au projet.
Les inconvénients ou incertitudes grevant ce projet ont été résumées dans les conclusions de la Commission d’enquête. Dans la page "Conclusions de la commission d’enquête" de ce site, vous pouvez en lire un résumé, et télécharger le document officiel (12 pages).
En-dehors de toute polémique politicienne, les associations du CAIRN ont, chacune dans son domaine de compétence, et au besoin en mobilisant les compétences professionnelles de leurs bénévoles actifs, apporté leur contribution à l’étude des documents mis à disposition du public. C’est ainsi que le CAIRN a pu construire des avis bien argumentés sur de nombreux aspects de ce projet de Rocade Nord : politique des déplacements, préservation du patrimoine bâti, respect de l’environnement, impact sanitaire de la pollution, urbanisme et cadre de vie…
Les critiques figurant dans les conclusions de la Commission d’enquête — sauf celle concernant les galeries Vicat — avaient été formulées également par les associations du CAIRN, lors de l’enquête publique ou lors de la concertation préalable de novembre 2008 à janvier 2009 . Le rapport de la Commission d’enquête constitue donc, indirectement, une reconnaissance de la participation citoyenne et du travail des associations du CAIRN.
Nous espérons que les « décideurs » de l’agglomération prendront acte de ce constat. Nous leur demanderons de s’engager à instaurer lors des prochains débats sur la politique de déplacements les conditions d’une réelle prise en compte de cette participation citoyenne.
Pour le CAIRN, ces conclusions de la Commission d’enquête sont sans appel : nous demandons au Conseil général d’en tirer les conséquences en abandonnant enfin le projet de Rocade Nord. Mais il faut apporter des réponses concrètes aux habitants et au personnel des entreprises de la Région urbaine, dont les déplacements aux heures de pointe sont difficiles.
Le CAIRN appelle de ses vœux un débat dépassionné, pour imaginer ensemble des solutions efficaces et durables aux problèmes de déplacements, pour mieux informer les acteurs et les usagers, pour éclairer les choix des Autorités organisatrices des transports (AOT), et pour inciter un plus large public à s’approprier, à chaque fois que c’est possible, des solutions alternatives à la voiture individuelle.
Les associations du CAIRN ont fait la preuve qu’elles peuvent apporter des contributions pertinentes à une telle démarche. Elles sont prêtes à rencontrer les différents acteurs concernés (élus et services, autorités organisatrices des transports, et acteurs de la vie économique) dans cette optique.
La situation n’est pas facile, mais elle n’est pas désespérée :
Lors de la dernière Enquête Ménages Déplacements du SMTC Grenoble (réactualisation en cours), 53% des déplacements de moins de 5 km dans l’agglomération étaient encore faits en voiture, et près de 80% des habitants de la Région urbaine résident à moins d’un quart d’heure de marche, de vélo ou de voiture d’une gare. A ces conducteurs, il est possible de proposer des alternatives crédibles. Il suffirait qu’une partie d’entre eux choisisse de faire une partie de leurs trajets autrement qu’en voiture, pour que ceux qui sont captifs de leur voiture voient leurs conditions de déplacement s’améliorer.
Le milieu associatif est prêt à apporter sa contribution pour que les Autorités organisatrices des transports puissent faire les meilleurs choix parmi toutes les alternatives envisageables.
Nous souhaitons que les propositions d’un « PDU alternatif » puissent être enrichies par la participation citoyenne, évaluées dans les meilleurs délais, hiérarchisées et mises en œuvre, avec le souci de répondre aux objectifs prioritaires, qui doivent intégrer la réduction des bouchons, les enjeux environnementaux et la qualité du cadre de vie. Il est possible, pour un coût global équivalent à celui de la Rocade Nord, d’apporter des solutions véritablement durables aux problèmes de déplacements de notre agglomération.
Exemples de solutions qu’un PDU alternatif sans Rocade Nord permettrait de mieux développer :
accélération de l’extension du réseau de tramway (en sus de la ligne E et du prolongement de la ligne B, déjà programmés)
articulation tram / train
mesures d’amélioration de la vitesse commerciale des bus et autocars
allègement du trafic dans le centre-agglomération en développant le vélo
facilitation de l’intermodalité (dont le rabattement à vélo sur les gares et pôles d’échange), intégration tarifaire et modernisation de la billétique
expérimentation de liaisons TC par câble sur les sites s’y prêtant le mieux
mise en œuvre d’une agence de mobilité , soutien aux Plans de déplacements d’entreprises
développement de l’auto-partage
aide à l’optimisation des livraisons de marchandises…